UN AN ! Le retard pris dans les travaux du tunnel de l'A 86 entre Rueil-Malmaison et Vaucresson sera finalement de un an. C'est ce que vient d'annoncer, hier, le PDG de Cofiroute, Pierre Coppey. Après un silence de plusieurs mois, le nouveau patron, arrivé en décembre dernier à la tête de l'entreprise concessionnaire, filiale de Vinci, a enfin levé le voile. Profitant, hier, de la - bonne - nouvelle de l'ouverture du contournement d'Angers de l'autoroute A 11, « avec quatre mois d'avance », il a simultanément annoncé le sérieux contretemps du chantier des Hauts-de-Seine. Comme nous l'annoncions mardi dernier, la mise en service du fameux Duplex, initialement prévue au printemps, est donc une fois de plus repoussée. Mais ce retard va bien au-delà des suppositions et confidences recueillies ces dernières semaines... Certains évoquaient septembre, d'autres décembre 2008. Ce sera en fait juin 2009. « Garantir un niveau de sécurité jamais atteint » Une ouverture « différée par souci de sécurité et par respect de nos clients », justifie Pierre Coppey, qui ajoute : « Nous prendrons tout le temps nécessaire pour que la sécurité de chacun soit garantie... » Car c'est bien de sécurité qu'il s'agit. Le tunnel, qui doit permettre de boucler l'A 86 à l'ouest, fera 10 km une fois achevé. Il se découpe en deux parties, respectivement de 4,5 km entre Rueil et l'échangeur de l'A 13 au niveau de Vaucresson (celle qui devait ouvrir au printemps), puis de 5,5 km entre l'A 13 et Jouy-en-Josas, près de Versailles, dans les Yvelines. C'est le tunnel le plus long réalisé depuis la catastrophe du Mont-Blanc. Par ailleurs, de conception innovante, le Duplex a été baptisé ainsi parce qu'il comprend deux étages. De forme cylindrique, il évite le croisement des véhicules en superposant les voies. Les voitures circulant dans le sens Rueil-Versailles seront sur un niveau, celles allant dans le sens Versailles-Rueil rouleront sur l'autre niveau. Chaque partie n'excédera pas 2,55 m de hauteur. Le tout à 90 m sous terre. 40 000 véhicules par jour y sont attendus. Autant de spécificités qui expliquent des normes de sécurité renforcées. Les systèmes d'alerte en cas d'incident, l'extraction des fumées, la résistance au feu, l'intervention des secours, l'évacuation des personnes... dépendent de la fiabilité du dispositif mis en place, notamment du bon fonctionnement des 70 000 points de contrôle. « On a sous-estimé le temps qu'il fallait pour mettre au point un système aussi novateur et sophistiqué. Nous devons garantir un niveau de sécurité jamais atteint », reconnaissait hier un cadre de Cofiroute, qui confirme malgré tout que l'ouverture de la deuxième partie du tunnel, jusqu'au pont Colbert, au sud de Versailles, reste programmée pour 2010. |