Notre groupe relève les efforts fournis pour avancer le calendrier budgétaire, avec un débat d’orientation intervenant désormais avant la fin de l’année, bien que ces progrès soient un peu grignotés puisque le vote du budget aura lieu le 15 février 2018 tandis qu’il s’était tenu dès le 2 février en 2017. Pourtant, ce calendrier anticipé par rapports aux années précédentes n’a pas donné lieu à davantage de modifications budgétaires, comme il était craint.
Nous soulignons par ailleurs la qualité de la présentation des éléments supports de ce DOB, dont la stabilité permet de mieux comparer les exercices budgétaires.
En revanche, notre travail d’analyse des éléments du rapport a été compliqué par la tenue tardive de la commission finances et le non respect du délai réglementaire de transmission des documents, mis à disposition le vendredi 8 décembre sur le site des élus, au lieu mardi 5 décembre. Cela ne nous a pas laissé le temps par ailleurs de poser des questions orales sur des points non-inscrits à l’ordre du jour.
Nous relevons que l’année 2017 est une année exceptionnelle, du fait du caractère lui-même exceptionnel des recettes d’investissement :
- 2,1 millions d’euros issus de la vente du terrain I3F, d’une part
- libération de la seconde tranche de 1,4 M€ de l’emprunt souscrit en 2015 pour 2 M€, d’autre part
Il est difficile, dans le cadre de la présentation de ce DOB et en l’absence de commission travaux récente, de savoir si ces recettes exceptionnelles ont permis de financer des opérations exceptionnelles. Par ailleurs, des éclaircissements doivent être apportés sur l’exécution du budget 2017 dans la mesure où sur les 3 M€ de projets de mandature pour l’année écoulée, on retrouve 2,7 M€ en restes à réaliser (RAR) sur le tableau « Plan pluriannuel d’investissement ». Est-ce à dire que seulement 300 k€ ont été réellement dépensés au cours de l’exercice et l’essentiel de la somme seulement engagée ?
Pour 2018 le montant des projets de mandatures s’élèvent à 5,5 M€ (page 28 du rapport), tandis que le tableau « Plan pluriannuel d’investissement » (page 33 du rapport) affiche un total de projets de mandatures d’un montant de 3,98 M€ comprenant entre autres 640 k€ pour le Centre de l’enfance et 640 k€ pour divers travaux de voiries. Le reste de la somme semble dédié à des dépenses récurrentes, hormis 150 k€ pour l’aménagement de la maison de gardien dans le cadre de la permaculture et 100 k€ d’études pour le projet culturel Berthe Morisot.
Au vu de ces choix politiques en matière d’investissements dits structurants pour notre commune, nous ne comprenons pas pourquoi aucun effort budgétaire n’a été et n’est fait pour donner une chance de succès au projet culturel et touristique, initié il y a plus d’un an maintenant et qui a monopolisé l’énergie de notre Maire et d’un groupe de travail motivé. Une volonté politique plus forte doit se manifester pour assurer le succès.
Or, Le portage de ce projet nous échappe et est assuré par l’Association des Amis de Bizet et le CEM, qui ont investi plus de 100 k€ et qui, de ce fait, en ont la maîtrise. La commune apporterait dans la corbeille tout ou partie du terrain (friche Renault/Mercedes) sans avoir une vision claire à ce jour de l’avenir du dossier.
Nous perdons un temps précieux d’une part en assistant au délabrement progressif de la Villa Viardot et d’autre part en infligeant la vision d’un terrain vague aux riverains, sans compter l’image peu valorisante de notre entrée de ville par l’est.
Allons-nous attendre plus longtemps que la maison Bizet soit acquise par des particuliers et que la Villa Viardot soit à terre pour concevoir un projet réaliste ?
Parallèlement, la signature du bail emphytéotique annoncée comme imminente depuis 2 ans est toujours différée
Nous regrettons que le projet Cœur de ville annoncé lors de la campagne de 2014 se réduise pour le moment au Centre pour l’enfant. D’autant que celui-ci pourrait se révéler plus couteux qu’envisagé au départ et n’est pas accompagné de la programmation d’emplacements de stationnement nécessaires à son fonctionnement.
Nous relevons que certaines opérations inscrites dans le programme en 2018 et 2019 étaient déjà prévues dans le cadre du mandat précédent, par exemple la réfection de la RD 102 (route de Louveciennes)…
Nous continuons de regretter l’abandon d’une organisation du temps scolaire dont nous espérions qu’elle soit plus favorable aux apprentissages, renoncement sans débat au sein du conseil. Un débat au cours duquel, nous aurions pu réfléchir, à la place qui est la nôtre, aux mesures susceptibles de contribuer à réduire les écarts observés entre les deux groupes scolaires.
Nous souhaiterions également une réflexion et des consultations approfondies visant à une collaboration renforcée inspirée par la logique du territoire, avec la commune voisine de La Celle St-Cloud. S’agissant de deux villes si étroitement mêlées, ce rapprochement résoudrait au moins les guerres picrocholines larvées avec nos voisins, mais surtout rechercherait à coût constant un meilleur service aux familles et à l’ensemble des habitants des deux communes et pourrait même ambitionner d’atteindre des économies d’échelle.
Pour conclure nous aimerions qu’un vrai travail d’étude et de réflexion puisse être réalisé en amont dans les commissions ad hoc afin que le rapport d’orientation budgétaire traduise réellement des choix politiques affirmés et assumés financièrement pour la ville. Nous pourrions ainsi débattre utilement et non pas être seulement les spectateurs de la présentation comptable, brillante de notre adjoint aux finances, mais qui reste malgré tout très technique. Nous n’avons pas vocation à essayer de rattacher tel chiffre d’un tableau avec tel autre pour comprendre et envisager l’avenir de la commune.
Je vous remercie monsieur le maire pour votre attention, vous l’aurez compris nous aurions pu encore mieux faire pour ce Débat d’Orientation Budgétaire !
